WATERLOO
Roman historique napoléonien
Par ERCKMANN-CHATRIAN
EDITIONS Pierre LAFITTE 1919
FORMAT IN 4° 17 * 24 CM, Broche, 128 PAGES. CARTE
COUVERTURE COULEURS et
ILLUSTRATIONS en noir de A. de PARYS
« Nous marchions, les musiques jouaient par ordre supérieur ; et lorsque les musiques se turent, le plus grand silence suivit. Alors nous étions au haut du petit vallon, à mille ou douze cents pas de la gauche des Anglais. Nous formions le centre de notre armée; des chasseurs s’étendaient sur notre flanc droit avec des lanciers. On prit les distances, on resserra les intervalles. Notre bataillon faisait partie de la seconde division: nous fumes en première ligne, avec une seule brigade de la première devant nous. On fit passer toutes les pièces sur notre front ; celles des Anglais se voyaient en face, à la même hauteur. Et bien longtemps encore d’autres divisions vinrent nous appuyer. On aurait cru que toute la terre marchait: les anciens disaient: « Voici les cuirassiers de MILHAUD ! Voici les chasseurs de LEFEBVRE-DESNOETTES; voilà le corps de LOBAU ! » De tous les cotés, aussi loin que pouvait s’étendre la vue, on ne voyait que des cuirasses, des casques, des colbacks, des sabres, des lances, des files de baïonnettes « Quelle bataille ! S’écriait-on ; malheur aux Anglais! » Et je pensais ainsi, je croyais que pas un Anglais n’en réchapperait. On peut dire que nous avons eu du malheur en ce jour ; sans les Prussiens je crois encore que nous aurions tout exterminé. Je me souviens qu’au bout d’une heure, on entendit tout à coup, sur la gauche, s’élever comme un orage les cris de « Vive l’Empereur ! » et que ces cris se rapprochaient en grandissant toujours, qu’on se dressait sur la pointe des pieds, en allongeant le cou ; que cela se répandait dans tous les rangs; que derrière, les chevaux eux-mêmes hennissaient comme s’ils avaient voulu crier, et que dans ce moment un tourbillon d’officiers généraux passa devant notre ligne ventre à terre. NAPOLEON s’y trouvait, je crois bien l’avoir vu, mais je n’en suis pas sur ; il allait si vite, et tant d’hommes levaient leurs shakos au bout de leur baïonnettes qu’on avait à peine le temps de reconnaître son dos rond et sa capote grise au milieu des uniformes galonnés. Quand le capitaine avait crié: « Porter armes ! Présentez armes ! » c’était fini. L’idée vint à tout le monde que dans peu de temps la bataille serait commencée. » E-C.
Édition illustrée par A. DE PARYS de ce récit fameux des Cent Jours et de la bataille de Waterloo vécus par un soldat alsacien de la Grande Armée, ancien conscrit de 1813.
COUVERTURE COULEURS et ILLUSTRATIONS EVOCATRICES
coiffes et coins plats un peu touches avec manque sur coiffe basse, 2nd plat un peu sali, autrement BON ETAT
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